Comment chacun de nous peut-il œuvrer individuellement à l'évolution de la société, vers l'idéal démocratique qu'est la démocratie directe ? Et, ce faisant, est-il possible d'en retirer un intérêt personnel, par exemple professionnel ?
Nous allons ici formuler quelques propositions de réponses, basées sur le tableau ci-dessous, que nous avons analysé dans le chapitre d'introduction (/introduction.php#typologie-analytique). Ce tableau montre que :
Médiation ⇒ ⇓ Infrastructure | Représentative | Directe |
---|---|---|
Non informatique | Actuel | Local |
Informatique | Évolution | Idéal |
Pour chacune des deux lignes de ce tableau 2x2, nous allons proposer des actions individuelles (évidemment initiatrices d'actions collectives), en partant d'un activisme purement participatif, puis évoluant vers une démarche plus proactive, de désintermédiation. Soulignons enfin que ces propositions ne sont pas exclusives, c-à-d qu'elles peuvent êtres appliquées complémentairement.
Envoyez un courriel à des élus de votre municipalité, avec le message suivant :
Madame / Monsieur le maire / conseiller municipal,
Je vous invite à agir résolument afin de faire évoluer le système politique vers l'idéal de démocratie directe. Voici une méthodologie pour concevoir & développer collectivement des procédures participatives, voire de désintermédiation politique. Notre municipalité pourrait grandement faciliter l'implémentation d'une telle méthodologie :
https://democratiedirecte.net/realisation-collective
Cordialement
Remplacez les termes surlignés, par leur équivalent dans votre pays.
Coordonnées des députés (dont email) :
Un mode d'action plus proactif consiste, avec quelques personnes que vous connaissez bien, à vous présenter aux élections municipales, sous la bannière "Démocratie directe" (PS : on sort certes du cadre purement individuel, mais on demeure ici à l'échelle locale, où les individus peuvent facilement collaborer en présentiel).
Il est vivement recommandé que votre programme électoral ne comporte qu'un seul point : la DD (non-informatique). Il y a donc identité entre programme et slogan : "Nous appliquons la DD dans notre parti, et nous proposons d'en faire le système politique au niveau local". Comprenez bien que, dès que vous rajoutez d'autres points que la DD, votre démarche devient incohérente avec l'objet de votre association politique, et d'autre part, plus rien ne vous distingue de la plupart des autres partis d'opposition.
La création d'un parti politique relève d'une démarche pragmatique, car la participation au système "représentatif" (élections, partis, ...) est difficilement compatible avec le principe de décentralisation.
Le pragmatisme réside dans le fait que la participation à des élections peut néanmoins aider à la réalisation de la démocratie directe :
N.B. Avec cependant le risque que les résultats électoraux – qui sont surdéterminés par les sponsors – ne donnent de la popularité des listes DD une image sous-estimée. Mais si tout le monde en est conscient, alors pourquoi pas.
Il importe cependant d'être bien conscient des dangers liés à la participation aux élections, notamment le risque de prise de contrôle par des "leaders". Ainsi par leur participation aux pouvoirs exécutif, législatif et médiatique, les éventuels élus vont acquérir un avantage informationnel et relationnel, dont certains vont abuser au sein même du parti DD. Un appareil d'État anti-démocratique pourrait ainsi les instrumentaliser pour prendre le contrôle des partis DD. Ces derniers doivent donc veiller à préserver le contrôle de leur image, en communiquant via leur propre site web, infolettre et forum.
Un intérêt majeur du pragmatisme participationniste exposé ci-dessus est qu'il peut être utilement exploité comme terrain expérimental de pratiques de démocratie directe, au sein de chaque locale du parti DD (la participation au jeu électoral n'étant qu'un prétexte). Il y a donc un véritable travail de recherche & développement à mener par chaque locale. Pour ce faire nous vous proposons une méthode de R&D collaborative : /realisation-collective
L'image ci-dessous montre une sélection de groupes de R&D que vous pourriez créer.
Tableur groupes.ods
L'action collective – incarnée par notre méthodologie (cf. /realisation-collective) – est une dynamique complexe, dont l'initialisation est le fait d'individus entreprenants. Ainsi, le "top du top" en matière d'action individuelle consiste à prendre l'initiative de créer un groupe de travail blanc.
Voici comment faire :
Envoyez un courriel à des élus de votre circonscription électorale, avec le message suivant :
Madame / Monsieur le député / sénateur,
Je vous invite à agir résolument afin de faire évoluer le système politique vers l'idéal de démocratie directe. Voici une méthodologie pour concevoir & développer collectivement des procédures participatives, voire de désintermédiation politique. L'État pourrait grandement faciliter l'implémentation d'une telle méthodologie :
https://democratiedirecte.net/realisation-collective
Cordialement
Coordonnées des députés (dont email) :
Un mode d'action plus proactif consiste, en association avec des locales du parti DD, à présenter une liste DD aux élections législatives.
Il toujours vivement recommandé que votre programme électoral ne comporte qu'un seul point : la DD (non-informatique). Il y a donc identité entre programme et slogan : "Nous appliquons la DD dans notre parti, et nous proposons d'en faire le système politique au niveau local". Comprenez bien que, dès que vous rajoutez d'autres points que la DD, votre démarche devient incohérente avec l'objet de votre association politique, et d'autre part, plus rien ne vous distingue de la plupart des autres partis d'opposition.
La création d'un parti politique relève d'une démarche pragmatique, car la participation au système "représentatif" (élections, partis, ...) est difficilement compatible avec le principe de décentralisation.
Le pragmatisme réside dans le fait que la participation à des élections peut néanmoins aider à la réalisation de la démocratie directe :
N.B. Avec cependant le risque que les résultats électoraux – qui sont surdéterminés par les sponsors – ne donnent de la popularité des listes DD une image sous-estimée. Mais si tout le monde en est conscient, alors pourquoi pas.
Il importe cependant d'être bien conscient des dangers liés à la participation aux élections, notamment le risque de prise de contrôle par des "leaders". Ainsi par leur participation aux pouvoirs exécutif, législatif et médiatique, les éventuels élus vont acquérir un avantage informationnel et relationnel, dont certains vont abuser au sein même du parti DD. Un appareil d'État anti-démocratique pourrait ainsi les instrumentaliser pour prendre le contrôle des partis DD. Ceux-ci doivent également veiller à préserver le contrôle de leur image, en communiquant via leur propre site web, infolettre et forum.
Un intérêt majeur du pragmatisme participationniste exposé ci-dessus est qu'il peut être utilement exploité comme terrain expérimental de pratiques de démocratie directe, au sein d'un parti politique national. Il y a donc un véritable travail de conception & développement (C&D) à mener par chaque locale, en parallèle à l'action politique. Pour ce faire nous vous proposons une méthode de C&D collaborative : /realisation-collective
L'image ci-dessous montre une sélection de groupes de R&D que vous pourriez créer.
Tableur groupes.ods
Exercice : identifiez dans ce tableau les différences avec la version précédente (colonnes A, B, C).
L'action collective – incarnée par notre méthodologie (cf. /realisation-collective) – est une dynamique complexe, dont l'initialisation est le fait d'individus entreprenants. Ainsi, le "top du top" en matière d'action individuelle est ici de prendre l'initiative de créer un groupe de travail noir.
Voici comment faire :
Nous allons montrer ici que l'action individuelle dans la direction de la démocratie informatique a pour effet de démultiplier les compétences professionnelles des activistes (les "forces vives" de la population), et cela dans un nombre croissant d'activités. C'est pourquoi il est pertinent de faire de cet activisme un mode de vie, consistant à évoluer de l'état de citoyenneté passive vers celui de citoyenneté active.
La démonstration commence par le constat que la démocratie directe requiert une infrastructure en réseau décentralisé. Celui-ci ne doit pas nécessairement être de nature informatique (cf. /democratie-non-informatique), mais il importe de prendre en compte le fait que que l'informatique devient la technologie de base de toutes les autres. On la retrouve quasiment partout, de la voiture au lave-vaisselle, en passant par les emballages ou encore les services après-vente. Cette évolution concerne donc potentiellement tous les types de biens & services (essentiels ou non), de production comme de consommation.
Par conséquent, le contrôle démocratique des systèmes politique (et monétaire) passe nécessairement par le contrôle démocratique de ce moyen de production et de consommation des données qu'est l'informatique. Malheureusement, l'analphabétisme informatique touche la quasi-totalité de la population, y compris les décideurs politiques. Cette situation a favorisé l'émergence et la domination d'entreprises globales dans le domaine de l'informatique, conférant à leurs propriétaires un pouvoir démesuré.
Force est d'en conclure que l'émancipation politique et financière des populations passera donc nécessairement par l'auto-formation des individus dans ce domaine fondamental qu'est l'informatique. Il s'agit donc de développer, par la pratique collaborative, une véritable culture de l'informatique.
Dans les sections suivantes, nous allons montrer comment chacun peut, individuellement, participer à la conception et au développement des structures décisionnelles et administratives d'un État le plus décentralisé possible.
La conception et le développement de ce réseau décentralisé peut-être analysée en trois pôles :
Les sections suivantes détaillent ces trois pôles, en plaçant l'individu et l'action locale au centre de la dynamique (PS : l'État pourrait évidemment faciliter ce processus ...).
Dans notre article consacré à l'analphabétisme informatique, nous en avons exposé deux effets nuisibles majeurs sur la population :
le fétichisme consumériste, c-à-d la consommation frénétique de technologies dont le ratio avantages/inconvénients est pourtant défavorable (télévision, smartphone, GPS, ...) ;
le renoncement au contrôle démocratique du moyen de production informatique : ainsi, par exemple, la quasi totalité de la population est convaincue qu'elle n'a pas les capacités intellectuelles pour libérer son ordinateur, et écrire de petits programmes pour automatiser certaines tâches fastidieuses et/ou récurrentes.
La neutralisation du fétichisme consumériste sera donc de nature réactive :
Quant à la neutralisation du renoncement à la maîtrise informatique, elle est de nature proactive. Il s'agit de libérer son ordinateur, c-à-d remplacer le système d'exploitation propriétaire (MS Windows ou macOS), et les applications qui vont avec, par les logiciels libres de la distribution Linux Debian.
Pour ce faire, nous vous proposons une méthode basée sur le travail collaboratif, avec le soutient d'un coach. Il s'agit d'une méthode extrêmement efficace, car d'une part c'est probablement la meilleure façon pour apprendre à utiliser un ordinateur de façon active, mais en outre, vous vous intégrerez dans un réseau d'activistes motivés, compétents et profondément humains : linux-debian.net/methode.
Dès lors que Linux Debian peut fonctionner aussi bien comme client que comme serveur, on peut ainsi construire, de proche en proche, un réseau libre et décentralisé.
La première étape consiste ici à poser les base de l'identification de votre noeud dans le réseau décentralisé :
Pour ce faire, la démarche repose encore une fois sur l'auto-formation par la pratique. Voici notre programme d'auto-formation : linux-debian.net/citoyennete-numerique.
La seconde étape consistera alors en une activité de R&D collaborative (*), visant à intégrer votre noeud dans le réseau, de façon décentralisée : linux-debian.net/reseau-wifi-decentralise-debian.
(*) Oui, oui, je parle bien de toi cher/chère lecteur/trice anonyme, que la société a conditionné à intérioriser le statut d'analphabète informatique (ainsi que d'incapable artistique). Bien sûr que tu peux faire de la R&D ! (à ton niveau, et à ton rythme).
Pour une analyse théorique des réseaux décentralisés : democratiedirecte.net/reseau-decentralise.
Une première façon efficace d'oeuvrer au développement d'applications en réseau décentralisé est de participer, en tant que simple utilisateur, au développement de la monnaie libre : monnaie-libre.fr/debuter.
Partage des pouvoirs élémentaires. On notera le lien entre monnaie libre et démocratie directe : alors que la première concerne le partage du pouvoir monétaire, la seconde concerne le partage du pouvoir politique.
Une deuxième voie, qui s'adresse spécifiquement aux développeurs, est de se lancer dans la réalisation d'un projet de R&D – frère de celui de duniter.fr (blockchain de la monnaie libre) – consistant à développer un système de votation par Internet, dont les deux modules principaux (après le module de vote) seraient :
(*) Donc pas simplement par adresses email+IP, comme la plupart des systèmes de votation "gratuits" existants.
Si vous faites déjà partie d'un tel projet de R&D, envoyez-moi votre URL afin que je la mentionne ici.
Mode de vie équilibrée. Tu n'es pas qu'un tas de muscles et de graisse : tu as aussi un cerveau ....
Ces trois volets – (1) formation des utilisateurs ; (2) développement du réseau ; (3) conception d'applications – ne se réaliseront sans doute pas très vite. Il s'agit donc d'inscrire les démarches ci-dessus dans votre mode de vie, au même titre qu'une alimentation équilibrée et la pratique régulière d'une activité physique en plein air.
D'autre part, ces trois volets ont pour effet d'inscrire dans votre mode de vie l'apprentissage, par la pratique, des technologies de l'information, non plus en tant que consommateur mais en tant que producteur de biens et services (que ce soit dans une démarche commerciale ou non), au moyen de ces technologies.
Si vous êtes jeune, faites-le pour maximiser les chances de réussite de votre projet de vie. Si vous êtes vieux, faites-le pour montrer la voie aux plus jeunes, et les aider à s'y engager.
Ainsi chacun peut participer – à son rythme, et à son niveau – au développement de la démocratie directe. Peut-être ne sera-t-elle pas réalisée de votre vivant, mais peu importe, car vous aurez intelligemment placé votre projet de vie personnel sur une vague porteuse, tout en participant au progrès de l'humanité.
Auteur : F. Jortay | Contact : | Suivre : infolettre | © : archive.org