III. Conditions économiques

email Facebook Twitter
Màj : 2 mai 2024   –   # pages : 8

Contrôle démocratique des moyens de production

https://democratiedirecte.net/conditions#moyens-production
usines.gif

Le contrôle du pouvoir politique (c-à-d de décider) et le contrôle du pouvoir économique (c-à-d de produire) sont intriqués. Cela est vrai aussi bien au niveau d'un État qu'au niveau individuel.

Les leçons de l'histoire doivent attirer notre attention sur ce fait très important que la meilleure des Constitutions n'est pas de grande utilité – si ce n'est pour la classe dirigeante – si son application effective peut être neutralisée, par cette même classe, grâce au contrôle qu'elle exerce sur les moyens de production des biens & services essentiels : banques, médias, universités, télécommunications, énergie, etc.

Ainsi par exemple, en l'absence de contrôle démocratique de ces entreprises, leurs propriétaires peuvent influencer le résultat d'une votation, durant la période pré-électorale (par de la propagande négative/positive), ou encore en biaisant le traitement informatique des votes (d'où l'importance du principe "open source", au niveau des logiciels comme du matériel).

Information. enseignement, recherche.

Le contrôle démocratique des moyens de production de l'information et du savoir est évidemment une condition nécessaire de la démocratie directe.

Concernant l'information – presse, JT, documentaires, ainsi que les films/séries et jeux vidéos (dont le contenu idéologique est extrêmement sous-estimé) – nous résumerons la problématique actuelle (c-à-d en régime "représentatif") par quatre points :

  • 1/3 de l'information propagée par les médias "d'information" est vraie, 1/3 est fausse par erreur, 1/3 est fausse intentionnellement (propagande) ;

  • il n'est pas toujours possible de distinguer le vrai du faux ;
  • le "vrai & vérifiable" rend crédible le "faux & invérifiable" par effet de "faire valoir" ;
  • même lorsqu'il est possible de distinguer le vrai du faux, nous restons sensibles à l'effet de vérité illusoire, par lequel la répétition d’une information (éventuellement fausse) nous amène à la considérer comme vraie, malgré qu'aucun élément probant et vérifiable n'a été apporté (N.B. : le temps moyen passé devant les écrans TV/console/smartphone dépasse les quatre heures par jour, soit un tiers du temps disponible hors sommeil ! : source).

Concernant la recherche scientifique, l'extrait suivant d'une publication à caractère scientifique confirme que le milieu scientifique et la presse sont deux composants majeurs des appareils d'État nationaux (c-à-d l'ensemble des organisations officielles et officieuses par lesquelles les classes dirigeantes nationales exercent leur pouvoir). Ainsi, illustrant l'effet de vérité illusoire, via le concept étatique de "fake news", les auteurs (des français) soulignent que « les réseaux sociaux sont un moyen de relayer de nombreuses informations » [source] ... mais "oublient" de préciser que l'effet de vérité illusoire avait déjà été identifié avant qu'Internet viennent concurrencer l'oligopole informationnel global, qui est concentré au sein de trois agences de presse privées (AP, Reuters et AFP), toutes de pays atlantistes. Or la propagande atlantiste est une réalité, et elle se propage essentiellement via ces agences de presse.

Pour ce qui concerne l'enseignement, laissons la parole à Renaud :

"Étudiant Poil Aux Dents" (Renaud Séchan, 4m26s)

Paroles

J'ajouterai, pour compléter la problématique de l'acquisition des savoirs-faire, que l'on n'apprend vraiment que ce dont on a soi-même besoin, car la motivation est une condition nécessaire de l'apprentissage.

Enfin, l'absence de contrôle démocratique des moyens de production de l'information et du savoir est illustrée par de graves atteintes à la liberté d'expression depuis la fin du 20° siècle. Soulignons à cet égard que :

  • le consensus ne relève pas de la méthode scientifique. Sa substitution au débat contradictoire, notamment à l'occasion de la crise de la covid-19, est l'expression d'une grave régression scientifique. Ainsi le lynchage médiatique subi par d'éminents scientifiques qui ont dénoncé l'intrication entre l'OMS et le business pharmaceutique, confirme que ce prétendu "consensus" a été fabriqué par l'intimidation.

  • le révisionnisme fait quant à lui partie intégrante de la méthode scientifique. Ainsi les lois mémorielles constituent une autre atteinte à la méthode scientifique (voir ces extraits d'une conférence de l'Académie royale de Belgique intitulée "La tyrannie des bonnes intentions").


Lien direct vers cet encadré :
https://democratiedirecte.net/conditions#information-enseignement-recherche

Macro : économie mixte

https://democratiedirecte.net/conditions#economie-mixte
economie-mixte.jpg

Qu'il s'agisse de la diffusion d'informations indépendantes et sourcées, ou encore de la production de logiciels et matériels open source, force est de constater que le secteur privé ne répond pas de façon satisfaisante à la demande. Il importe donc de créer des entreprises (véritablement) publiques, dans chaque secteur économique essentiel, afin de stimuler la concurrence, en complétant l'offre privée par une offre publique, conçue dans une logique d'intérêt collectif.

Ainsi, pour garantir le contrôle démocratique des moyens de production des biens & services essentiels, il importe (i) que l'État garantisse la mixité économique, c-à-d un équilibre optimal entre entreprises privées et publiques, et (ii) que les entreprises publiques soient sous contrôle démocratique.

Dans le chapitre /entreprise-publique, nous avons énoncé les conditions nécessaires à l'application de ces deux principes :

  • la clé de proportionnalité entre entreprises privées et publiques est fondée sur la taille :
    • petites entreprises : privées ;
    • grandes entreprises : dans chaque secteur essentiel pour la société, il importe que les grandes entreprises privées soient concurrencées par des entreprises (100 %) publiques.

  • les entreprises publiques sont :
    • créées :
      • ex-nihilo, par référendum automatique ;

      • ou encore par nationalisation (à valider par référendum automatique) de grandes entreprises privées délictueuses (corruption, abus de position dominante, ...).

    • gérées de façon décentralisée, via le statut (à créer) de coopératives publiques ;

    • exposées aux lois démocratiques du marché : toute entreprise publique qui ne respecte plus les critères (à définir) de rentabilité et de qualité du service public est automatiquement fermée, après validation par référendum automatique ;

      • On obtient ainsi un arbitrage efficace entre indépendance et contrôle des dirigeants de l'entreprise publique (en l'occurrence les coopérateurs), par ses actionnaires (en l'occurrence les contribuables).

      • Les entreprises publiques d'un même secteur sont donc en concurrence, non seulement avec les grandes entreprises privées mais également entre elles.
  • le statut d'agent du service public n'est pas garanti à vie : un agent inefficace ou devenu inutile doit pouvoir être licencié.

  • le système de sécurité sociale est réformé sur base de l'allocation universelle du modèle synthétique .

Micro : minimalisme et travail libre

https://democratiedirecte.net/conditions#travail-libre

Au niveau individuel, le développement – par la pratique et l'auto-formation continue – de nos compétences de libres producteurs de biens & services est une condition nécessaire à la réalisation de la DD. Or nous avons montré que cette condition passera de plus en plus par la maîtrise individuelle des technologies informatiques, à des fins de production. En effet, l'informatique est devenue un élément constitutif d'un nombre croissant de biens & services de production, comme de consommation. Elle constitue même un lien fondamental entre le monde des idées et celui des objets, c-à-d entre la pensée et l'action (cf. ./analphabetisme-informatique).

Auto-formation : linux-debian.net/citoyennete-numerique

Pour ce faire, il suffit d'adopter un mode de vie minimaliste (sobriété) – intégré dans un projet de vie adapté – afin de minimiser notre temps de travail non-libre, et ainsi dégager du temps disponible pour le travail libre (dont la formation permanente, qui accompagne et dynamise nos activités).

Une des plus fondamentales sources de bonheur réside dans la production libre – et certainement pas la consommation récréative –, et d'autant plus que ce travail productif est utile à autrui, et nous donne l'occasion d'améliorer sans cesse nos savoirs-faire altruistes.

L'allocation universelle, ainsi qu'une profonde réforme du programme de l'enseignement obligatoire, pourraient stimuler cette évolution culturelle vers le minimalisme matériel.

Facteur vs moyen de production

https://democratiedirecte.net/conditions#facteur-moyen-production
capital-vs-travail.gif

Pour aider le lecteur à pleinement appréhender les notions que nous venons d'évoquer, il est utile de dissiper la confusion – largement entretenue par les manuels d'économie – entre travail (L) et capital (K), tous deux décrits comme "facteurs de production" :

Q = F( L , K ) où Q est le PIB, et F() la fonction de production.

Nous qualifions cette conception de "horizontale" car elle situe les humains et le capital au même niveau logique (ainsi il existe un "marché du travail" au même titre qu'il existe un "marché du capital"). Or cette analogie sémantique est biaisée et incomplète, car seuls les humains sont des facteurs c-à-d des agents de production, tandis que le capital n'est qu'un moyen c-à-d un objet de production. Le premier utilise le second, tandis que l'inverse n'est pas vrai ! C'est donc cette distinction "verticale" qui est pertinente.

La sémantique horizontale se retrouve même dans le vocabulaire juridique, qui distingue personne physique (un humain) et personne morale (une organisation, c-à-d une forme de capital). On notera que cette comparaison peut être interprétée aussi bien comme "personnalisation" du capital que comme "chosification" des humains.

Ce phénomène est flagrant dans le fait que le capital se voit complété d'un "capital immatériel", qui est en fait essentiellement la composante psychique/intellectuelle du travail, lequel se voit ainsi réduit effectivement à du bétail humain :

  • capital matériel :
    • naturel : eau, air, terre, biodiversité, océans ;
    • artificiel : infrastructures, bâtiments, machines, logiciels & data (bits).
  • capital immatériel :
    • humain : santé, éducation ;
    • social : confiance du public, institutions fortes, cohésion sociale.

La monnaie – le capital financier – est un bien particulier (de type logiciel & data) car elle sert notamment de moyen d'échange de tous les autres biens & services [approfondir]. Elle existe – pour une part aujourd'hui majoritaire (et croissante) – sous forme électronique (bits), de sorte qu'elle peut être créée à un coût quasiment nul (... mais cause de l'inflation si la monnaie supplémentaire finance plus de consommation que d'investissements dans des capacités de production).

Théorie "agent-objet de production"
Facteurs de production = Agents

  • Par leur travail physique et intellectuel – et à partir des ressources naturellesles humains produisent des biens & services :
    • de production ou de consommation (sphère réelle) ;
    • d'allocation de ceux-ci entre les individus (sphère financière).

    Justice et solidarité : les ressources naturelles ne devraient-elles pas être également partagées entre les humains ?

Biens & services = Objets (physiques ou virtuels)
  1. de production (capital non-financier) :

    • ressources naturelles : minérales et organiques ;
    • bâtiments, machines, logiciels, bases de données, ...
    • capital intangible (essentiellement incorporé dans les humains : éducation, santé, R&D).
  2. de consommation.
Sphère
réelle
  1. d'allocation des biens/services de la sphère réelle (capital financier) :

    • titres de propriété potentielle (droits d'achat) sur les moyens de production et les biens/services de consommation : monnaie et produits fin. dérivés ;
    • titres de propriété effective sur :
      • de la monnaie : obligations et produits fin. dérivés ;
      • des moyens de production : actions et produits fin. dérivés.
Sphère
financière

Pour approfondir, voir le chapitre "XI. Production"

democratiedirecte.net
menu.jpg

Auteur : F. Jortay   |   Contact :   |   Suivre : infolettre

top-of-page.png