III. Conditions économiques

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Màj : 8 avril 2024   –   # pages : 6

Contrôle démocratique des moyens de production

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Le contrôle du pouvoir politique (c-à-d de décider) et le contrôle du pouvoir économique (c-à-d de produire) sont intriqués. Cela est vrai aussi bien au niveau d'un État qu'au niveau individuel.

Les leçons de l'histoire doivent attirer notre attention sur ce fait très important que la meilleure des Constitutions n'est pas de grande utilité – si ce n'est pour la classe dirigeante – si son application effective peut être neutralisée, par cette même classe, grâce au contrôle qu'elle exerce sur les moyens de production des biens & services essentiels : banques, médias (télévision, presse, réseaux sociaux, ...), télécommunications, transports, énergie, etc.

Ainsi par exemple, en l'absence de contrôle démocratique de ces entreprises, leurs propriétaires peuvent influencer le résultat d'une votation, durant la période pré-électorale (par de la propagande négative/positive), ou encore en biaisant le traitement informatique des votes (d'où l'importance du principe "open source", au niveau des logiciels comme du matériel).

Ingérence électorale des USA ? En 2013, Victoria Nuland, secrétaire d’Etat américaine adjointe chargée de l’Europe et de l’Asie (sic...), déclarait que depuis l'indépendance de 1991, les USA avaient dépensé cinq milliards de dollars pour amener l'Ukraine à « réaliser ses aspirations européennes » [source]. Et l'ingérence du gouvernement US dans les affaires intérieures de l'Ukraine fut confirmé en 2014 par l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Nuland et l'ambassadeur US en Ukraine, discutant de qui devrait être ou pas dans le futur gouvernement qui sortira de ce que la presse atlantiste a nommé "révolution Euromaïdan", mais dont on peut se demander s'il ne s'agit pas en réalité d'un coup d'État sponsorisé par Washington [source].

Macro : économie mixte

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Qu'il s'agisse de la diffusion d'informations indépendantes et sourcées, ou encore de la production de logiciels et matériels open source, force est de constater que le secteur privé ne répond pas de façon satisfaisante à la demande. Il importe donc de créer des entreprises (véritablement) publiques, dans chaque secteur économique essentiel, afin de stimuler la concurrence, en complétant l'offre privée par une offre publique, conçue dans une logique d'intérêt collectif.

Ainsi, pour garantir le contrôle démocratique des moyens de production des biens & services essentiels, il importe (i) que l'État garantisse la mixité économique, c-à-d un équilibre optimal entre entreprises privées et publiques, et (ii) que les entreprises publiques soient sous contrôle démocratique.

Dans le chapitre /entreprise-publique, nous avons énoncé les conditions nécessaires à l'application de ces deux principes :

  • la clé de proportionnalité entre entreprises privées et publiques est fondée sur la taille :
    • petites entreprises : privées ;
    • grandes entreprises : dans chaque secteur essentiel pour la société, il importe que les grandes entreprises privées soient concurrencées par des entreprises (100 %) publiques.

  • les entreprises publiques sont :
    • créées :
      • ex-nihilo, par référendum automatique ;

      • ou encore par nationalisation (à valider par référendum automatique) de grandes entreprises privées délictueuses (corruption, abus de position dominante, ...).

    • gérées de façon décentralisée, via le statut (à créer) de coopératives publiques ;

    • exposées aux lois démocratiques du marché : toute entreprise publique qui ne respecte plus les critères (à définir) de rentabilité et de qualité du service public est automatiquement fermée, après validation par référendum automatique ;

      • On obtient ainsi un arbitrage efficace entre indépendance et contrôle des dirigeants de l'entreprise publique (en l'occurrence les coopérateurs), par ses actionnaires (en l'occurrence les contribuables).

      • Les entreprises publiques d'un même secteur sont donc en concurrence, non seulement avec les grandes entreprises privées mais également entre elles.
  • le statut d'agent du service public n'est pas garanti à vie : un agent inefficace ou devenu inutile doit pouvoir être licencié.

  • le système de sécurité sociale est réformé sur base de l'allocation universelle du modèle synthétique .

Micro : minimalisme et travail libre

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Au niveau individuel, le développement – par la pratique et l'auto-formation continue – de nos compétences de libres producteurs de biens & services est une condition nécessaire à la réalisation de la DD. Or nous avons montré que cette condition passera de plus en plus par la maîtrise individuelle des technologies informatiques, à des fins de production. En effet, l'informatique est devenue un élément constitutif d'un nombre croissant de biens & services de production, comme de consommation. Elle constitue même un lien fondamental entre le monde des idées et celui des objets, c-à-d entre la pensée et l'action (cf. ./analphabetisme-informatique).

Auto-formation : linux-debian.net/citoyennete-numerique

Pour ce faire, il suffit d'adopter un mode de vie minimaliste (sobriété) – intégré dans un projet de vie adapté – afin de minimiser notre temps de travail non-libre, et ainsi dégager du temps disponible pour le travail libre (dont la formation permanente, qui accompagne et dynamise nos activités).

Une des plus fondamentales sources de bonheur réside dans la production libre – et certainement pas la consommation récréative –, et d'autant plus que ce travail productif est utile à autrui, et nous donne l'occasion d'améliorer sans cesse nos savoirs-faire altruistes.

L'allocation universelle, ainsi qu'une profonde réforme du programme de l'enseignement obligatoire, pourraient stimuler cette évolution culturelle vers le minimalisme matériel.

Facteur vs moyen de production

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Pour aider le lecteur à pleinement appréhender les notions que nous venons d'évoquer, il est utile de dissiper la confusion – largement entretenue par les manuels d'économie – entre travail (L) et capital (K), tous deux décrits comme "facteurs de production" :

Q = F( L , K ) où Q est le PIB, et F() la fonction de production.

Nous qualifions cette conception de "horizontale" car elle situe les humains et le capital au même niveau logique (ainsi il existe un "marché du travail" au même titre qu'il existe un "marché du capital"). Or cette analogie sémantique est biaisée et incomplète, car seuls les humains sont des facteurs c-à-d des agents de production, tandis que le capital n'est qu'un moyen c-à-d un objet de production. Le premier utilise le second, tandis que l'inverse n'est pas vrai ! C'est donc cette distinction "verticale" qui est pertinente.

La sémantique horizontale se retrouve même dans le vocabulaire juridique, qui distingue personne physique (un humain) et personne morale (une organisation, c-à-d une forme de capital). On notera que cette comparaison peut être interprétée aussi bien comme "personnalisation" du capital que comme "chosification" des humains.

Ce phénomène est flagrant dans le fait que le capital se voit complété d'un "capital immatériel", qui est en fait essentiellement la composante psychique/intellectuelle du travail, lequel se voit ainsi réduit effectivement à du bétail humain :

  • capital matériel :
    • naturel : eau, air, terre, biodiversité, océans ;
    • artificiel : infrastructures, bâtiments, machines, logiciels & data (bits).
  • capital immatériel :
    • humain : santé, éducation ;
    • social : confiance du public, institutions fortes, cohésion sociale.

La monnaie – le capital financier – est un bien particulier (de type logiciel & data) car elle sert notamment de moyen d'échange de tous les autres biens & services [approfondir]. Elle existe – pour une part aujourd'hui majoritaire (et croissante) – sous forme électronique (bits), de sorte qu'elle peut être créée à un coût quasiment nul (... mais cause de l'inflation si la monnaie supplémentaire finance plus de consommation que d'investissements dans des capacités de production).

Théorie "agent-objet de production"
Facteurs de production = Agents

  • Par leur travail physique et intellectuel – et à partir des ressources naturellesles humains produisent des biens & services :
    • de production ou de consommation (sphère réelle) ;
    • d'allocation de ceux-ci entre les individus (sphère financière).

    Justice et solidarité : les ressources naturelles ne devraient-elles pas être également partagées entre les humains ?

Biens & services = Objets (physiques ou virtuels)
  1. de production (capital non-financier) :

    • ressources naturelles : minérales et organiques ;
    • bâtiments, machines, logiciels, bases de données, ...
    • capital intangible (essentiellement incorporé dans les humains : éducation, santé, R&D).
  2. de consommation.
Sphère
réelle
  1. d'allocation des biens/services de la sphère réelle (capital financier) :

    • titres de propriété potentielle (droits d'achat) sur les moyens de production et les biens/services de consommation : monnaie et produits fin. dérivés ;
    • titres de propriété effective sur :
      • de la monnaie : obligations et produits fin. dérivés ;
      • des moyens de production : actions et produits fin. dérivés.
Sphère
financière

Pour approfondir, voir le chapitre "XI. Production"

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Auteur : F. Jortay   |   Contact :   |   Suivre : infolettre

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