III. Conditions économiques

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Màj : 20 nov. 2024  –   # pages : 12

Contrôle démocratique des moyens de production

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Le contrôle du pouvoir politique (c-à-d de décider) et le contrôle du pouvoir économique (c-à-d de produire) sont intriqués. Cela est vrai aussi bien au niveau d'un État qu'au niveau individuel.

Les leçons de l'histoire doivent attirer notre attention sur ce fait très important que la meilleure des Constitutions n'est pas de grande utilité – si ce n'est pour la classe dirigeante – si son application effective peut être neutralisée, par cette même classe, grâce au contrôle qu'elle exerce sur les moyens de production des biens & services essentiels : banques, médias, universités, télécommunications, énergie, alimentation, distribution,  etc.

Ainsi, en l'absence de contrôle démocratique des grandes entreprises de presse et de production de matériel & logiciels de télécommunication, leurs propriétaires peuvent influencer le résultat d'une votation, durant la période pré-votation (par de la propagande négative/positive), ou au niveau du traitement informatique des votes (d'où l'importance du principe "open source", au niveau des logiciels comme du matériel).

Force est également de constater une forte propension – des médias "d'information", des autorités scientifiques et des décideurs politiques – à la suréaction par rapport à des risques futurs, présentés systématiquement de façon catastrophique, "justifiant" ainsi des transferts massifs de fonds publics vers des grandes entreprises privées des secteurs concernés : banque ("crises financières"), pharmacie ("crises sanitaires"), énergie ("crise climatique"), ...

Rappelons à cet égard que les trois secteurs économiques (aux USA) où l'on observe le plus de condamnations judiciaires, notamment pour corruption, sont dans l'ordre : 1. finance ; 2. pharmacie ; 3. énergie ... ! [source]. Mais si les montants de ces condamnations sont systématiquement inférieurs aux gains générés par la fraude, alors ces condamnations sont sans effet, et n'ont qu'une fonction symbolique illustrant la collusion des milieux de la classe dirigeante.

Apparaît ainsi en particulier la nécessité d'un contrôle démocratique des moyens de production de l'information (presse et télécommunication) et du savoir (enseignement et recherche), car ils nourrissent et façonnent les processus cognitifs des populations.

Étude de cas : information, science & enseignement

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Une condition nécessaire de la démocratie directe est le contrôle démocratique des moyens de production de l'information (presse et télécommunication) et du savoir (enseignement et recherche), aux niveaux "contenu" et "contenant". Dans la présente section, nous allons illustrer la nécessité d'un contrôle démocratique des contenus, et proposer pour ce faire des voies individuelles ou collectives.

 1. Information
 2. Science
 3. Enseignement

Information

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Définition

Commençons par préciser que l'information ne doit pas être confondue avec le savoir scientifique (traité dans la section suivante). La notion d'information dont nous traitons ici ne doit pas non plus être confondue avec la théorie de l'information, fondement de l'informatique et de la télécommunication.

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Paradigme de Shannon, fondement théorique de la théorie de l'information [source]

La théorie de l'information traite les perturbations dans la transmission des données sous le terme de « bruits ». Ces perturbations peuvent être d'origine involontaire (erreurs) ou volontaire (manipulations). Cependant, cette approche se concentre principalement sur la qualité de transmission des messages et non sur leur contenu sémantique, ne distinguant pas si l'information est vraie ou fausse.

Nous entendons ici par « information » toute donnée qui apporte une connaissance sur un événement, un phénomène ou un fait, quelle que soit son ancienneté. Soulignons que « une donnée ne devient une information que par l’interprétation qui en est faite, et celle-ci dépendra profondément de celui qui la fait, de ses objectifs et aussi de la date à laquelle il la fait » [source].

Limitations

La collecte (quoi et comment), la sélection (quoi) et la présentation (comment) des informations est très influencée par des biais involontaires (erreurs) et volontaires (idéologies économiques, politiques, religieuses) qui réduisent la quantité et dégrade la qualité de l'information. Ainsi :

  1. il importe de (i) considérer l'information au sens large, c-à-d englobant : presse, JT, documentaires, livres, films/séries, jeux vidéos ; (ii) ne pas sous-estimer la part de messages idéologiques (propagande commerciale ou politique) dans chacune de ces composantes ;

  2. la concurrence faite aux entreprises "d'information" par ce médium ouvert qu'est Internet conduit les premières à préserver leur "parts de marché" par toujours plus de catastrophisme ("les trains qui arrivent à l'heure", ça ne stimule pas leur chiffre d'affaire) ;

  3. immédiateté & focalisation données mal voire pas vérifiées, et perte de "vue aérienne" d'une situation toujours bien plus complexe que le suggère la focalisation (tête dans le guidon "informationnel") ;

  4. probablement, 1/3 de l'information propagée par les médias "d'information" est vraie, 1/3 est fausse par erreur, 1/3 est fausse intentionnellement (propagande politique ou économique) ⇒ deux tiers des "infos" seraient fausses ;

  5. il n'est pas toujours possible de distinguer le vrai du faux ;

  6. en raison du point précédent, le "vrai & vérifiable" (minoritaire) peut être exploité pour rendre crédible le "faux & invérifiable" (majoritaire), c'est l'effet de "faire valoir" ;

  7. même lorsqu'il est possible de distinguer le vrai du faux, nous restons sensibles à l'effet de vérité illusoire, par lequel la répétition d’une information (éventuellement fausse) nous amène à la considérer comme vraie, malgré qu'aucun élément probant et vérifiable n'a été apporté. Soulignons à cet égard que le temps moyen passé devant les écrans TV/console/smartphone dépasse les quatre heures par jour, soit un tiers du temps disponible hors sommeil ! [source].

Médias vs réseaux sociaux : qui dit la vérité (1 min. - 2020)

Analyse statistique des causes de décès. Observez, pour chaque colonne (source) les trois tranches inférieures du graphique : terrorisme (rouge), homicides (gris foncé), suicides (bleu clair). Colonne 1 : la réalité (3% pour les trois causes de décès), colonne 2 : Google (25%), colonnes 3 et 4 : New York Time et The Guardian (70% !).

Lutte contre les influences étrangères malveillantes

Voici trois recommandations extraite d'un rapport du sénat français, publié en juillet 2024 et intitulé "Lutte contre les influences étrangères malveillantes. Pour une mobilisation de toute la Nation face à la néo-guerre froide" [source] :

  • Recommandation n° 16 : Poursuivre les efforts visant à faire d’Arte une « plateforme européenne de référence ».

  • Recommandation n° 17 : Créer une « Pléiade d’influence » d’écrivains, scénaristes et représentants des différentes disciplines artistiques au service de la politique d’influence et de la diplomatie publique.

  • Recommandation n° 18 : Amplifier l’engagement de la France pour porter l’enjeu de la lutte contre les « FIMI » ("Foreign Information Manipulation and Interference") au niveau de l’Union européenne, de l’Otan, de l’OCDE et du G7, et renforcer les capacités de riposte collectives.

Analyse :

  • la recommandation n° 18 montre, via la référence à l'Otan, que la lutte contre les influences étrangères "malveillantes" ne concernent pas les USA (et donc pas Israël non plus).

  • la recommandation n° 17 : confirme l'utilisation des artistes médiatisés comme instruments d'influence politique des populations.

  • la recommandation n° 16 : illustre qu'Arte est une chaîne de télévision d'influence européiste et donc atlantiste.

Pour approfondir la question des relations internationales voir /international.

Conclusion. Il est extrêmement important d'être très critique par rapport à la notion même "d'information". Les faits que nous venons d'évoquer n'ont-ils pas pour conséquence que nous sommes moins informés que désinformés ? La notion "d'information" au sens journalistique n'est-elle pas en réalité motivée par des considérations économique et politiques, dans l'intérêt non pas des individus et de la collectivité, mais des classes dirigeantes nationales ?

Ne devrions-nous pas sortir la tête du guidon "informationnel", et prendre de la distance – spatiale et temporellelle – afin de nous donner le temps de comprendre, et de vivre pleinement, dans la réalité physique plutôt que numérique ? Soulignons à cet égard que le contenant détermine considérablement le contenu. Ainsi, les écrans de tailles extrêmes, c-à-d petits (smartphone) et grands (TV) écrans, sont essentiellement des interfaces de consommation, tandis que les écrans de taille moyenne (ordinateur portable) sont essentiellement des interfaces de production. C'est pourquoi la sobriété numérique consiste à préférer les interfaces de production à ceux conçus spécifiquement pour la consommation. Autrement dit, il importe de faire le tri entre les technologies numériques selon que leur ratio avantages/inconvénients est favorable ou défavorable.

Science

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Commençons par mentionner ces déclarations, pour le moins inquiétantes, des rédacteurs en chef de deux des premières revues scientifiques médicales au monde :

  • « Il est devenu tout simplement impossible de croire une grande partie des recherches cliniques publiées, ou de se reposer sur le jugement d’autorités médicales reconnues. Après vingt années au poste d’éditeur en chef du New England Journal of Medicine, je ne puis que faire ce constat écœurant. » [Marcia Angell, 2009].

  • « Une grande partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est tout simplement falsifiée. Biaisée par le caractère étriqué des échantillons étudiés, des effets observés pratiquement imperceptibles, des analyses exploratoires et des protocoles expérimentaux invalides, sans oublier les conflits d’intérêt flagrants, la science a pris un virage vers les ténèbres. (...) Notre obsession pour la significativité statistique pollue la littérature par de nombreux "contes de fées" statistiques, alors que d'autre part nous rejetons d'importants résultats. Les journaux ne sont pas les seuls fautifs. Les universités sont dans une lutte perpétuelle pour l'argent et les talents. (...) La bonne nouvelle est que la communauté scientifique commence à prendre ce problème au sérieux. La mauvaise nouvelle est que personne n'est prêt à faire le premier pas pour nettoyer le système. » [Richard Horton, 2015, Rédacteur en chef de la revue médicale The Lancet].

Cette très grave régression de la qualité, et même de la sincérité des publications scientifiques est d'autant plus prégnante qu'elle s'inscrit dans une autre dérive consistant à élever la notion de "consensus" au statut de critère "scientifique" (ce qu'il n'est pas !), évinçant ainsi le principe fondamental de la méthode scientifique qu'est le débat contradictoire permanent, lequel doit pouvoir éventuellement conduire à la révision d'une thèse jadis consensuelle (notion de "révisionnisme scientifique").

Durant la crise de la covid-19, l'argument fallacieux du "consensus scientifique" fut opposé aux critiques dénonçant les relations incestueuses entre l'OMS et l'industrie pharmaceutique, dont par ailleurs les revenus ont explosé en 2021 [source1, source2].

Selon la thèse dite du "covidisme", l'essentiel de la surmortalité toutes causes observée durant la crise de la covid-19 fut causée non par le virus mais par les effets pervers de la stratégie de terreur : syndrome de glissement, mesures de blocage de la médecine de ville, désorganisation du système hospitalier, intubations abusives, entraves politiques aux médicaments repositionnés, effets indésirables des vaccins à AMM accélérée. Ainsi le covidisme serait une illustration dramatique du phénomène de prophétie autoréalisatrice.

Qu'il s'agisse de la covid-19, du réchauffement climatique ou encore des crimes de guerre commis en 1940-45, dans chaque cas, le supposé "consensus scientifique" est concomitant avec l'intimidation voire la répression des voix contredisant les versions officielles. Dans le cas des crimes de guerre commis en 1940-45, le révisionnisme historique a même été criminalisé par des lois dites "mémorielles". Or une constante avérée de l'histoire est pourtant que celle des guerres est écrite par les vainqueurs, en diabolisant les vaincus et en minimisant les crimes commis par les vainqueurs.

Science et idéologie ...

Les dérives exposées supra ne se limitent pas au secteur pharmaceutique. Celui des "technologies vertes" est également concerné. En voici un exemple flagrant.

Chaque type d'énergie peut être caractérisé par un taux de retour énergétique (TRE), qui mesure l’autoconsommation du processus de transformation d’énergie primaire à finale :
TRE : énergie utilisable (finale, output) / énergie dépensée (primaire, input) < 100 %

On peut ainsi classer les types d'énergie selon leur TRE. Celui-ci est déterminé par :

  • les propriétés physico-chimiques de chaque énergie primaire ;
  • le niveau de profondeur de l'évaluation de l'énergie dépensée pour traiter les effets indésirables (dont la pollution), au niveau de la production d'énergie primaire et de la consommation d'énergie finale ; ce niveau de profondeur peut modifier drastiquement le classement.

Le tableau suivant, produit par des chercheurs de l'université catholique de Louvain, montre que les énergies renouvelables ont un TRE relativement faible (PS : ce qui ne facilite pas la transition énergétique vers ces énergies considérées comme "vertes" ...).

Taux de retour énergétique

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Source

Mais lisez attentivement les types d'énergies mentionnées en abscisse : n'y a-t-il pas quelque chose qui vous frappe ? Cherchez bien ...

Et oui, le nucléaire n'y figure pas ! N'est-ce pas incroyable ? J'en ai demandé la raison aux auteurs de l'étude dont le graphique est extrait. Voici leur incroyable réponse :

« Nous avons volontairement exclu le TRE de l'énergie nucléaire dans ce tableau comparatif. En effet, l'étude de l'énergie investie par unité d'énergie produite donne place à de nombreux débats, notamment à cause du coût énergétique du traitement des déchets qui n'est pas pris en compte dans la plupart des études existantes. Il existe des études qui intègre l’énergie nucléaire, et on voit que le TRE des centrales nucléaires est très bon. Par exemple dans une étude récente qui compare les TRE de 19 technologies différentes, ce sont les centrales nucléaires EPR qui présentent de loin le meilleur TRE (N.d.A. : souligné par nous). Mais comme mentionné plus haut, le nucléaire pose d'autres problèmes éthiques que nous n'avons pas souhaité approfondir dans le cadre de cette étude. N'hésitez pas à nous contacter à nouveau si vous souhaitez discuter d'autres points ! ».

J'ai donc répondu en posant les deux questions suivantes : « Les évaluations du TRE des énergies autres que nucléaire incorporent-elles les coûts énergétiques liés à leurs propres effets indésirables ? Dans la négative comment justifiez-vous l'exclusion du nucléaire dans votre étude ? ».

Les chercheurs de l'université de Louvain n'ont pas répondu, ce qui n'est pas étonnant puisque leur raisonnement est évidemment une violation flagrante de la méthode scientifique, qui impose l'application des ces deux principes élémentaires concernant les études comparatives en matière d'énergies :

  • elles ne peuvent exclure un type d'énergie ;
  • les mêmes critères d'évaluation doivent être appliqués à chaque type d'énergie.
Toute étude comparative qui n'applique pas ces deux principes ne peut être considérée comme scientifique.

Par conséquent, en ne mentionnant pas dans leur étude les données du nucléaire sous le prétexte bancal de « problèmes éthiques » ces chercheurs de l'université ont agi de façon anti-scientifique. L'ont-il fait par conviction ou par crainte de sanctions professionnelles ? Quoi qu'il en soit, dans un cas comme dans l'autre, il y a là une implicite diffamation des scientifiques dénonçant les biais anti-nucléaires (dont le cas présent est-un illustration), ainsi accusés de comportement "non éthique", et par ceux-là mêmes qui foulent aux pieds les principes élémentaires de la méthodes scientifique !

Les autorités scientifiques endossent une très lourde responsabilité dans ces dérives et régressions, car non seulement elles ne s'y opposent pas, mais en outre elles y participent ! Cette situation n'est pas étrangère au fait que la science est de plus en plus influencée par des considérations économiques, au bénéfice d'intérêts privés. Voilà qui confirme l'importance de garantir le contrôle démocratique des moyens de production du savoir.

Enseignement

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Depuis la seconde guerre mondiale, les systèmes d'enseignement obligatoire ont fait l'objet de multiples réformes, dont les effets furent loin d'être satisfaisants. Notre thèse est que ces échecs étaient programmés par le fait que la nature obligatoire de l'enseignement n'était jamais remise en question.

Le caractère obligatoire de l'enseignement n'est pas sans effets sur le profil psychique de la plupart des individus, après qu'ils aient consacré une partie considérable de leur temps de jeunesse à des programmes conçus par une classe dirigeantes, soucieuse de former des travailleurs dociles. C'est ce qu'exprime le chanteur Renaud dans "Étudiant Poil Aux Dents" (1981).

"Étudiant Poil Aux Dents" (Renaud Séchan, 4m26s)

Paroles

À supposer qu'il existe des arguments pertinents en faveur du caractère obligatoire de l'enseignement, celui-ci devrait alors ne couvrir que des matières dont il est sûr et certain que l'individu en aura besoin durant sa vie. Le tableau suivant propose des exemples de matières qui répondent (colonne de gauche) ou non (colonne de droite) à ce critère.

Certainement nécessairesPotentiellement (*) nécessaires
Gestion : comment gérer sa comptabilité familiale ; comment créer une microentreprise.Cours de religion/morale.
Informatique : comment libérer son ordinateur ; comment développer son propre site web en PHP et JavaScript.Calcul d'intégrales.
Hygiène : art culinaire et diététique ; techniques de gymnastique,.Calcul de réactions chimiques.
Musique : solfège, harmonie, improvisation, ensemble jazz.Langues anciennes.

(*) Ou douteusement.

Propositions. Les mesures suivantes peuvent être regroupées en deux volets : liberté et individualisation :

  1. liberté :
    • suppression de l'enseignement obligatoire, liberté de créer sa propre entreprise dès l'âge de douze ans ;

    • allocation universelle : facilite notamment l'enseignement parental, la formation à rythme personnalisé, les changements professionnels, la création de petites entreprises.

  2. individualisation :
    • à la carte : l'État pourrait proposer une grande quantité de formations ciblées sur des applications concrètes (produits ou services), non pas pour former des salariés de grandes entreprises, mais pour la cogestion de petites coopératives ;

    • à rythme personnalisé : chacun à son rythme pas d'échéance déterminée de la formation (NB : cela est déjà possible avec les formations automatisées en ligne).

Les cas des formations en ligne illustre parfaitement la problématique. Ainsi le marché des MOOC est presque exclusivement composé d'entreprises privées proposant des formations : (i) onéreuses, et (ii) conçues essentiellement pour former des salariés de grandes entreprises. L'État devrait investir massivement dans ce secteur, en créant des entreprises publiques de formation en ligne (i) à bas prix, et (ii) conçues essentiellement pour former des associés de petites coopératives privées ou de grandes coopératives publiques.

Macro : économie mixte

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Qu'il s'agisse de la diffusion d'informations indépendantes et sourcées, ou encore de la production de logiciels et matériels open source, force est de constater que le secteur privé ne répond pas de façon satisfaisante à la demande. Il importe donc de créer des entreprises (véritablement) publiques, dans chaque secteur économique essentiel, afin de stimuler la concurrence, en complétant l'offre privée par une offre publique, conçue dans une logique d'intérêt collectif.

Ainsi, pour garantir le contrôle démocratique des moyens de production des biens & services essentiels, il importe (i) que l'État garantisse la mixité économique, c-à-d un équilibre optimal entre entreprises privées et publiques, et (ii) que les entreprises publiques soient sous contrôle démocratique.

Dans le chapitre /entreprise-publique, nous avons énoncé les conditions nécessaires à l'application de ces deux principes :

  • la clé de proportionnalité entre entreprises privées et publiques est fondée sur la taille :
    • petites entreprises : privées ;
    • grandes entreprises : dans chaque secteur essentiel pour la société, il importe que les grandes entreprises privées soient concurrencées par des entreprises (100 %) publiques.

  • les grandes entreprises, publiques comme privées, sont soumises à des critères d'efficacité publique (CEP), dont l'application est vérifiée en temps réel par des contrats intelligents.

    Les CEP concernent notamment la pollution, les abus de position dominante, la corruption ou encore la rentabilité (dont la nature diffère de la rentabilité privée, laquelle peut continuer d'être déterminée uniquement par les marchés, c-à-d in fine par la faillite).

  • les entreprises publiques sont :
    • créées :
      • ex-nihilo, par référendum automatique ;

      • ou encore par nationalisation (à valider par référendum automatique) de grandes entreprises privées ne vérifiant plus les critères d'efficacité publique.

    • gérées de façon décentralisée, et à deux niveaux :

      • au niveau local, sous statut (à créer) de coopératives publiques ;
      • au niveau national, via le système de référendum automatique : la fermeture des entreprises publiques ne respectant plus les critères d'efficacité publique est automatiquement soumise à votation nationale.

        • On obtient ainsi un arbitrage efficace entre indépendance et contrôle des dirigeants de l'entreprise publique (en l'occurrence les coopérateurs), par ses actionnaires (en l'occurrence les contribuables).

        • Les entreprises publiques d'un même secteur sont donc en concurrence, non seulement avec les grandes entreprises privées mais également entre elles.
  • le statut d'agent du service public n'est pas garanti à vie : un agent inefficace ou devenu inutile doit pouvoir être licencié. D'autre part, le système de sécurité sociale est réformé sur base de l'allocation universelle du modèle synthétique .

Micro : libération individuelle

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Voir https://jortay.net/liberation

Facteur vs moyen de production

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Pour aider le lecteur à pleinement appréhender les notions que nous venons d'évoquer, il est utile de dissiper la confusion – largement entretenue par les manuels d'économie – entre travail (L) et capital (K), tous deux décrits comme "facteurs de production" :

Q = F( L , K ) où Q est le PIB, et F() la fonction de production.

Nous qualifions cette conception de "horizontale" car elle situe les humains et le capital au même niveau logique (ainsi il existe un "marché du travail" au même titre qu'il existe un "marché du capital"). Or cette analogie sémantique est biaisée et incomplète, car seuls les humains sont des facteurs c-à-d des agents de production, tandis que le capital n'est qu'un moyen c-à-d un objet de production. Le premier utilise le second, tandis que l'inverse n'est pas vrai ! C'est donc cette distinction "verticale" qui est pertinente.

La sémantique horizontale se retrouve même dans le vocabulaire juridique, qui distingue personne physique (un humain) et personne morale (une organisation, c-à-d une forme de capital). On notera que cette comparaison peut être interprétée aussi bien comme "personnalisation" du capital que comme "chosification" des humains.

Ce phénomène est flagrant dans le fait que le capital se voit complété d'un "capital immatériel", qui est en fait essentiellement la composante psychique/intellectuelle du travail, lequel se voit ainsi réduit effectivement à du bétail humain :

  • capital matériel :
    • naturel : eau, air, terre, biodiversité, océans ;
    • artificiel : infrastructures, bâtiments, machines, logiciels & data (bits).
  • capital immatériel :
    • humain : santé, éducation ;
    • social : confiance du public, institutions fortes, cohésion sociale.

La monnaie – le capital financier – est un bien particulier (de type logiciel & data) car elle sert notamment de moyen d'échange de tous les autres biens & services [approfondir]. Elle existe – pour une part aujourd'hui majoritaire (et croissante) – sous forme électronique (bits), de sorte qu'elle peut être créée à un coût quasiment nul (... mais cause de l'inflation si la monnaie supplémentaire finance plus de consommation que d'investissements dans des capacités de production).

Théorie "agent-objet de production"
Facteurs de production = Agents

  • Par leur travail physique et intellectuel – et à partir des ressources naturellesles humains produisent des biens & services :
    • de production ou de consommation (sphère réelle) ;
    • d'allocation de ceux-ci entre les individus (sphère financière).

    Justice et solidarité : les ressources naturelles ne devraient-elles pas être également partagées entre les humains ?

Biens & services = Objets (physiques ou virtuels)
  1. de production (capital non-financier) :

    • ressources naturelles : minérales et organiques ;
    • bâtiments, machines, logiciels, bases de données, ...
    • capital intangible (essentiellement incorporé dans les humains : éducation, santé, R&D).
  2. de consommation.
Sphère
réelle
  1. d'allocation des biens/services de la sphère réelle (capital financier) :

    • titres de propriété potentielle (droits d'achat) sur les moyens de production et les biens/services de consommation : monnaie et produits fin. dérivés ;
    • titres de propriété effective sur :
      • de la monnaie : obligations et produits fin. dérivés ;
      • des moyens de production : actions et produits fin. dérivés.
Sphère
financière

Cette fonction de production, déterminée par le travail et le capital, est le fondement conceptuel de mes travaux sur l'allocation universelle, qui sont eux-même la face d'une pièce, dont l'autre face est la démocratie directe.

Pour approfondir, voir le chapitre "XI. Production"

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Auteur : F. Jortay   |   Contact :   |   Suivre : infolettre

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